SECONDE MOITIE DU XVII° SIECLE                    373
présenter Ies doléances de ses compatriotes. Il est permis de sup­poser qu'il avait apporté avec lui, pour fournir une preuve du savoir-faire des tapissiers d'Aubusson, cette copie d'une des pièces des Éléments, alors clans toute leur nouveauté; le roi s'empressa, comme il convenait, d'en faire l'acquisition.
Parmi les tapisseries de laine et de soie énumérées dans l'in­ventaire du mobilier royal figurent quatre suites provenant d'Au­busson, deux en sept pièces et deux en cinq. Les premières re­présentent des paysages avec perspectives, pots de fleurs, caisses d'orangers et aussi quelques oiseaux et animaux1. Les deux autres, à paysages et oiseaux, portaient dans les angles les armes de M'ie d'Orléans - Montpensier.
Nous avons également signalé plus haut une tenture de Felle­tin, en six pièces, représentant les Femmes illustres de l'Ancien Testament, entrée dans le mobilier de la couronne au commence­ment du règne de Louis XIV. On a vu que cette tenture, mesurant quarante aunes dé superficie environ, et rehaussée d'or, avait été payée la somme relativement énorme de 6,718 livres. Elle mérite de sauver de l'oubli le nom de son auteur, le tapissier de Felletin, Bajon Lavergne.
Nous sommes loin cette fois des tapisseries à 40 sous l'aune. En somme, on connait aujourd'hui fort peu de productions authen­tiques des fabriques d'Aubusson ou de Felletin antérieures au xvinc siècle. D'ailleurs, l'âge exact d'une verdure est toujours dif­ficile à déterminer, ce genre subalterne n'ayant jamais fait l'objet d'études sérieuses et approfondies.
1 Le prix de ces deux tentures d'Aubusson figure au compte de 1671 ; elles avaient coûté ensemble 3,31(3 livres 5 sous. Les deux autres, portant les armes de la grande Mademoiselle, étaient probablement arrivées dans le mobilier de la couronne par legs ou héritage. Leur entrée est postérieure à 1701.